Des expériences de terrain et des réalisations concrètes ont été examinées afin de produire une classification des modes opératoires de restitution 3D pour le patrimoine. Des opérateurs (publics et privés) ont été interviewés pour collecter les matériaux nécessaire à la constitution d'un catalogue.
À côté des centres de recherche, différentes sociétés de services françaises ont été sollicitées afin de recueillir un éventail d'expériences techniques et de méthodologies concernant les domaines du relevé et de la modélisation 3D pour la production de films, de dispositifs muséographiques et/ou la mise en ligne de ressources sur Internet.
Ce catalogue prend en compte à la fois les outils déployés (scanners 3D, appareils photos numériques, etc.) et les techniques d'acquisition employées. Compte tenu de l'hétérogénéité des éléments à traiter et de leurs exploitations variées (analyse scientifique, documentation métrique, diffusion culturelle, etc.), l'examen des travaux s’est focalisé sur plusieurs critères : échelle, volumétrie (interne-externe), objectif de la restitution 3D, niveau de définition requis, format et structure de l'archive.
Laboratoires de recherche :
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•Archéovision (centre de recherche de l’Archéologie, l’Histoire de l’Antiquité et du Moyen-Age)
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•Université de Caen - équipe ERSAM - Plan de Rome (équipe chargée de l’étude du plan de Rome)
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•Laboratoire MAP (laboratoire Modèles et simulations pour l'Architecture, l'urbanisme et le Paysage)
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Entreprises :
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•ARCHITECTURES MULTIMEDIA (création multimédia et NTIC)
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•Aristéas (création en multimédia culturel)
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•Art Graphique & Patrimoine (photogrammétrie, lasergrammétrie)
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•Ateliers 7D Works (numérisation et reproduction de volumes sculptés)
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•Cabinet Guy Perazio (géomètres, topographie et imagerie 3D)
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•Dynamic 3D (conception de systèmes de mesures 3D, numérisation 3D)
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•IMA Solutions (tomographie, numérisation)
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•Lumiscaphe (développement d’outils 3D temps réel et rendu photo réaliste)
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•mgdesign (développement d’une technologie de visualisation 3D temps réel)
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•Nautilus (réalité virtuelle)
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•on-situ (création graphique, systèmes immersifs, réalité augmentée)
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•TPLM 3D (topographie, lasergrammétrie)
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•Véodis-3D (numérisation de fouilles archéologiques)
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L'analyse des travaux de numérisation 3D d’artefacts patrimoniaux réalisés ces dernières années par des laboratoires de recherche comme par des prestataires privés, permet d'isoler un ensemble d’approches méthodologiques et de cadres applicatifs susceptibles de fournir une vision d’ensemble sur les approches et les modes opératoires actuelles. Les applications de la numérisation 3D pour l’étude et la valorisation du patrimoine portent sur des terrains et des thématiques très différents, mettant en œuvre des méthodes de travail et des technologies variées.
Les applications typiques qui émergent d’une analyse des pratiques en voie de diffusion sont:
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•la numérisation 3D de fouilles archéologiques, de grottes, d’édifices historiques, de collections d’objets d’art, de fossiles, etc. pour l’étude, la documentation, la conservation et la valorisation ;
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•la reconstruction physique de répliques de sculptures et/ou d’objet à l’échelle 1:1 pour la restauration ou à des échelles réduites pour la muséographie.
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•la reconstitution hypothétique d’édifices et/ou d’objets pour l’élaboration de supports d’interprétation et de présentation au grand public.
Sur le plan purement technologique, durant la génération de la représentation 3D d’un artefact, les besoins d’une précision géométrique détaillée, l’accès à tous les détails, les performances d’affichage en temps réel et le photoréalisme sont aujourd’hui des aspects fondamentaux. La plupart des projets de documentation d’objets culturels emploient une méthode et une seule, tandis qu’un petit nombre d’expériences utilisent une combinaison de techniques. Certaines approches combinent par exemple la lumière structurée et la stéréophotogrammétrie pour modéliser finement des objets sculptés, d’autres utilisent le balayage laser avec la modélisation et le rendu basé sur l’image pour associer aspects géométriques et visuels.
Mais, au delà de la simple application d’un procédé technique, qu’il soit simple ou intégré, d’autres dimensions d’ordre méthodologique jouent un rôle essentiel dans l’identification des objectifs de représentation qui conduisent les différentes analyses qu’il est possible de réaliser à partir de numérisations 3D. En effet, dans la plupart des cas, le type de représentation souhaité ou requis pour l’analyse, l’observation et la présentation de l’artefact véhicule les modalités de collecte de données et détermine leur traitement. Dans cette optique, quatre catégories d’approches principales peuvent être identifiées parmi les pratiques diffuses.
Approches visant à l’exactitude du modèle géométrique. Ces approches s’appuient généralement sur l’application d’une démarche standard de reconstruction 3D à partir d’un balayage laser 3D. Dans ces travaux, une attention particulière est donnée à l’évaluation de l’exactitude géométrique du modèle résultant de la phase de reconstruction. Toutes les informations, ou presque, acquises en phase de numérisation 3D sont exploitées pour la génération d’un modèle polyédrique décrivant la géométrie de l’objet de la façon la plus cohérente possible avec les points saisis.
Approches se basant sur des exigences de description. Ce genre d’approches est caractérisé par une stratégie de numérisation 3D et de traitement conçues en cohérence avec un objectif d’analyse et de représentation. En général il s’agit d’acquérir un ensemble d’informations pertinentes pour la restitution des seules aspects pris en compte (dimensions, extraction des profils, analyse des déformations, analyse des altérations, etc.).
Approches visant à la restitution de l’apparence visuelle. Ces approches se concentrent principalement sur la restitution de l’aspect visuel des surfaces qui composent l’objet patrimonial. Les procédés techniques adoptés associent des informations photographiques à une description géométrique sommaire des objets. Le niveau de description géométrique exploitée pour le rendu est très variable : il peut être représenté par les simples points d’un nuage, par un réseau approximatif de polygones, ou par des mailles polyédriques plus fines.
Approches visant à la restitution de plusieurs aspects à la fois. Ces approches sont basées sur l’utilisation complémentaire ou sur l’intégration de différents procédés techniques. Plusieurs méthodes d’acquisition sont exploitées pour la restitution des différents aspects qui participent à la représentation exhaustive de l’objet étudié. En phase d’acquisition, la saisie d’informations métriques et photographiques est prise en compte en fonction des différents niveaux de complexité géométrique que l’objet patrimonial présente et par rapport aux contraintes spécifiques de plusieurs besoins d’analyse.
Cas d’étude
Les 13 études de cas retenues et présentées ici portent sur des terrains et des thématiques très différents, mettant en oeuvre des méthodes de travail et des technologies variées, et répondant aux technologies innovantes les plus récentes.